Quelle que soit la fonction du forage, et particulièrement quand il est destiné au prélèvement d’eau, des précautions doivent être prises afin de ne pas interférer sur le cycle de l’eau et les écosystèmes.

 

Dès l’évaporation, les molécules d’eau côtoient les poussières de l’atmosphère, des gaz, des dioxines, des pesticides, et bien d’autres encore…

Au fil de son déplacement, cette vapeur d’eau évolue en se chargeant des différents éléments rencontrés dans l’air.

Lors des précipitations, elles entrent en contact avec le sol et poursuivent alors leur chemin, et aussi leurs rencontres.

Tantôt pour suivre les ruissellements superficiels et rejoindre les cours d’eau, tantôt pour s’infiltrer dans le sous-sol et les nappes phréatiques, se chargeant alors des éléments d’origine naturelle déjà présents comme, entre autres, le fer, le calcaire… mais aussi d’origine humaine avec bon nombre de nouvelles molécules chimiques.

Au cours de ce voyage, qui peut durer de 5 à 20 ans, l’eau devient alors un des traceurs principaux de l’activité humaine.

Poursuivant son trajet vers les nappes profondes, par l’effet d’un manque d’oxygène et l’influence de processus chimiques, elle se déleste des différentes molécules transportées.

Elle entre alors en contact avec les éléments de la roche contenant la nappe pour y séjourner des milliers d’années au cours desquelles l’eau va acquérir ses principales vertus.

Tôt ou tard, l’eau ressortira de la nappe par une source, ou par l’homme qui ira la chercher en creusant un puits ou un forage.

La circulation de l’eau dans le sol et le sous-sol est donc une étape cruciale de ce cycle et les infiltrations sont la principale source d’approvisionnement des nappes souterraines et de recharge des aquifères.

 

Construire et mettre en œuvre un puits ou forage, n’est pas un acte anodin qui consisterait à faire simplement un trou dans le sol.

C’est un ouvrage complexe dont la qualité d’exécution est le gage de durabilité, et le suivi des prescriptions et règlementations en vigueur, celui du respect de l’environnement.

Ce sont les forages profonds qui recèlent le plus grand potentiel de perturbations, de risques et d’incidence sur la nature et l’écologie, et c’est pourquoi, leur réalisation doit être confiée à un professionnel qui maîtrise les techniques de forage. Les principaux problèmes rencontrés sont souvent liés à la conception et à la qualité des équipements utilisés.

Il doit être encadré par un hydrogéologue car il est nécessaire et important d’avoir des connaissances en géologie et sur les eaux souterraines afin d’apprécier son impact sur l’environnement et la gestion de la ressource en eau.

On devra alors toujours s’efforcer de réduire, ou mieux d’éviter totalement, les influences néfastes des forages sur l’environnement en planifiant scrupuleusement les travaux.

Pendant le forage, la séparation des différentes strates et horizons aquifères devra être préservée. On élaborera à cet effet un schéma de tubage et un plan de cimentation adaptés.

Les matières consommables employées, notamment les fluides de forage, doivent être sélectionnés en fonction de leur compatibilité avec les impératifs de l’environnement et faire l’objet d’un recyclage.

 

L’eau fait partie du patrimoine commun. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général et de santé publique.

La réalisation de travaux de forages en France, quel qu’ils soient, est encadrée par les principales normes et décrets suivantes :

Arrêté du 11 septembre 2003, portant sur les prescriptions générales applicables aux sondage, forage, création de puits ou d’ouvrage souterrain.

Le code de l’environnement sur l’usage domestique de l’eau.

Le code général des collectivités territoriales pour tout prélèvement, puits ou forage réalisé.

L’arrêté du 17 décembre 2008 sur la déclaration obligatoire en mairie (Cerfa 13837).

Le code minier Art.131 Déclaration de tout ouvrage souterrain >10 mètres.

La norme AFNOR – NFX10-999 et NFX10-950 Forages et géothermie.

La norme AFNOR – NFP94-500 Missions d’ingénierie géotechnique.

Voir aussi : Conditions d’implantation d’un forage

 

Extrait ” Initiation au forage à la boue et fonctions des additifs” – EARTH CONTROL Edition